5 raisons stratégiques de viser la catégorie A

Si je vous dis "Fonctionnaire", quelle est la première image qui vous vient à l'esprit ? 

Probablement celle de la sécurité de l’emploi et pas celle de salaire. Un emploi à vie, une routine bien huilée, un risque zéro. Si c’est votre unique motivation pour passer un concours, je vais être brutal : vous pouvez arrêter la lecture de cet article tout de suite. Vous faites fausse route. 

En tant que DRH dans la fonction publique et formateur, je vois passer chaque année des centaines de candidats. Ceux qui réussissent brillamment et qui s'épanouissent ne sont pas ceux qui cherchent une planque. 

En 2026, la véritable raison de viser un concours de Catégorie A (Attaché, Inspecteur, Administrateur), c'est tout l'inverse de la sécurité passive. C'est pour prendre des risques calculés, c'est pour acquérir du pouvoir d'agir, et c'est pour s'offrir une liberté de carrière que le secteur privé ne pourra probablement jamais vous offrir avec autant de fluidité. 

Dans cet article, nous allons démonter les clichés un par un.

Je vais vous livrer 5 raisons stratégiques — basées sur la réalité du terrain et les tendances RH actuelles — de préparer un concours de catégorie A pour la session 2026. 

Préparez-vous, car la raison n°4 risque de bousculer vos certitudes sur la fiche de paie des fonctionnaires. 

Tout au long de cet article, vous allez comprendre que travailler pour la fonction publique en tant que cadre est vraiment quelque chose d'intéressant et d'attractif.

Raison N°1 : L'opportunité démographique (Le "Papy-Boom" est votre allié) 

En stratégie de carrière, le "timing" est tout aussi important que le talent. Et le timing actuel est, disons-le, historique. 

C’est une réalité mathématique implacable : nous vivons un sommet de départs à la retraite dans la haute administration. La génération des "baby-boomers", qui occupait une grande partie des postes de direction et d'encadrement supérieur, est en train de quitter le navire. 

Pourquoi 2026 est une année charnière ? 

Parce que les vannes sont grandes ouvertes. Là où il y avait une pénurie de postes ouverts il y a dix ans, les besoins explosent aujourd'hui dans certains ministères, en préfecture et dans les collectivités territoriales. L'administration a besoin de sang neuf, de managers agiles et de profils capables de gérer la complexité du monde moderne. 

Passer un concours de Catégorie A maintenant, ce n'est pas juste "tenter sa chance", c'est surfer sur une vague démographique. C’est statistiquement le moment le plus favorable pour entrer par la grande porte. 

La question pour vous : Êtes-vous prêt à saisir cette fenêtre de tir ? Dites-moi en commentaire : quel est LE concours précis que vous visez pour 2026 ? IRA ? Attaché Territorial ? Inspecteur des Finances ? Je veux savoir qui sont les ambitieux qui me lisent. 

Raison N°2 : L'impact et le sens

Oubliez l'image du fonctionnaire qui tamponne des formulaires au fond d'un couloir sombre. En catégorie A, vous n'êtes pas un exécutant. Vous êtes un décideur. 

J'insiste sur ce point, car il est souvent mal compris par les candidats venant du privé : le niveau de responsabilité confié à un jeune attaché ou un inspecteur dès sa sortie d'école est vertigineux comparé au secteur privé. 

La réalité du terrain 

En catégorie A, dès votre première affectation, vous pouvez vous retrouver à : 

• Piloter des budgets de plusieurs millions d'euros. 

• Manager des équipes de 20, 50, voire 100 agents. 

• Superviser la construction d'hôpitaux ou de lycées. 

• Diriger la transition écologique d'une métropole. 

• Traquer la fraude fiscale à l'échelle internationale. 

Dans une grande entreprise du CAC 40, pour atteindre ce niveau d'impact et de responsabilité managériale, il faut généralement cravacher pendant 10 ou 15 ans. Dans la fonction publique, c'est accessible immédiatement. Si vous êtes en quête de sens et que vous voulez voir l'impact concret de vos décisions sur la société, c'est là que ça se passe. 

Raison N°3 : La mobilité "choisie" (Le mercato interne) 

C'est souvent mon argument préféré, car c'est le secret le mieux gardé de la fonction publique. En réussissant un concours de catégorie A, vous ne décrochez pas un métier. Vous en décrochez mille. 

Le marché de l'emploi interne est gigantesque et invisible du grand public. Le statut de fonctionnaire n'est pas une prison dorée, c'est un passeport. 

La liberté de mouvement absolue 

Imaginez le scénario suivant : 

Vous commencez comme DRH dans une mairie. 

Trois ans plus tard, vous devenez Chef de projet culture pour une région. 

Ensuite, vous partez en Préfecture gérer la sécurité civile. 

Si vous vous ennuyez au bout de 3 ou 4 ans ? Vous changez. 

Sans passer par la case chômage. 

Sans période d'essai stressante. 

Sans rupture conventionnelle compliquée à négocier. 

Cela se fait par mutation ou détachement. Pour les profils "couteaux suisses" ou ceux qui ont peur de la routine, c'est l'environnement idéal. Vous construisez une carrière "à la carte". 

Raison N°4 : Le vrai salaire (comprendre le RIFSEEP et les primes) 

Abordons le sujet qui fâche : l'argent.

Le grand public pense souvent que les fonctionnaires sont mal payés. C'est malheureusement vrai pour les catégories C et B, mais pour la catégorie A, c'est une idée reçue qu'il faut déconstruire. 

Si vous regardez uniquement la grille indiciaire (le salaire de base), vous prenez peur. Mais en tant que cadres, la structure de votre rémunération est différente. 

La formule magique : Indiciaire + RIFSEEP 

En 2026, un Attaché ou un Inspecteur ne vit pas de son indice. Il vit de ses primes. Le régime indemnitaire (le RIFSEEP) compose désormais 30% à 50% de votre salaire net. 

Voici une estimation réaliste (Net mensuel primes incluses) pour des postes de catégorie A en administration centrale ou territoriale dynamique : 

Débutant (Sortie IRA / Concours) 

2 300 € - 2 800 € 

Chargé de mission, Gestionnaire de projet junior 

Confirmé (5-8 ans d'expérience) 

3 000 € - 3 800 € 

Chef de service, Expert thématique 

Direction / Expert Haut Niveau 

4 500 € - 6 000 € + 

Directeur (DGA), Chef de bureau, Sous-Préfet 

Ces montants varient selon le ministère (Bercy paie mieux que l'Éducation Nationale) et la collectivité (une grande métropole paie mieux qu'une petite mairie). 

Le ratio "Niveau de vie / Temps de vie" 

Le calcul stratégique à faire n'est pas celui du brut annuel, mais celui du taux horaire réel. 

Visez-vous les 100 000 € par an d'un avocat d'affaires qui finit ses dossiers à 22h tous les soirs ? Ou préférez-vous un salaire très confortable (classe moyenne supérieure) qui vous permet de dîner en famille, de faire du sport et d'avoir vos week-ends ? 

En catégorie A, vous ne choisissez pas entre l'argent et la vie. Vous obtenez un équilibre rare : une sécurité financière solide et le temps pour en profiter. 

Raison N°5 : La formation continue (L'expertise) 

Enfin, dernière raison et non des moindres, surtout pour moi qui suis passionné par la transmission : en catégorie A, vous êtes payés pour apprendre. 

Contrairement à beaucoup d'entreprises qui coupent les budgets formation à la moindre crise, la fonction publique (État, Territoriale ou Hospitalière) investit massivement sur ses cadres. 

Préparations aux examens professionnels, formations au management, congés de formation rémunérés... Le système est conçu pour vous faire monter en compétence. Vous ne restez pas un simple exécutant ; vous devenez un expert de l'action publique, une référence dans votre domaine. C'est un environnement intellectuellement stimulant pour qui aime apprendre. 

Étude de cas : L'histoire de Sarah 

Pour illustrer que ce n'est pas que de la théorie, je pense souvent à Sarah, une de mes élèves que j'ai accompagnée. 

Sarah venait du privé. Elle travaillait dans le marketing digital, un secteur "sexy" sur le papier. Mais la réalité, c'était un burn-out imminent et une perte totale de sens. Elle avait l'impression de vendre du vent. Quand elle est venue me voir, elle hésitait. Elle pensait que le concours d'Attaché était "trop théorique", "trop juridique", pas fait pour elle. 

On a travaillé ensemble. On a déconstruit ses peurs. Elle a réussi le concours. 

Aujourd'hui ? Sarah dirige le service développement économique d'une agglomération de 100 000 habitants. Elle gère des projets concrets, elle aide des entreprises à s'implanter, elle voit le résultat de son travail dans sa ville chaque matin en allant au bureau. 

Elle n'a pas cherché la sécurité. Elle a cherché l'influence. Et elle l'a eue. 

Conclusion : Votre ambition est légitime 

Si vous lisez ces lignes, c'est que vous avez cette petite flamme, cette envie de "plus". Plus de sens, plus de responsabilités, plus de liberté. 

Ne laissez pas les préjugés sur la fonction publique éteindre cette ambition. Les concours de 2026 sont une opportunité rare dans une carrière. C'est le moment de passer de l'autre côté de la barrière, non pas pour vous cacher, mais pour agir. Vous verrez que l'administration a beaucoup d'attractivité.

À vous la parole : Qu'est-ce qui vous fait le plus peur aujourd'hui pour franchir le pas ? Est-ce la difficulté académique des épreuves (note de synthèse, grand oral...) ou la peur de l'échec ? Soyez honnêtes en commentaires, je lis tout et je répondrai pour vous aider à débloquer ces freins. 

Si cet article vous a plu et que vous êtes décidé à passer à l'action, n'hésitez pas à consulter mes autres contenus où je décortique la méthodologie des épreuves pour réussir votre concours.