- Aug 29, 2025
Le mur invisible : 4 histoires pour briser vos blocages (et réussir vos concours)
- STEPHANE MURACCIOLE
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La sensation est familière. C'est un mur. Un mur invisible, mais incroyablement solide. Il se dresse entre vous et votre objectif. Pour vous qui préparez un concours ou un examen crucial, ce mur peut prendre la forme d'une montagne de cours à réviser, de la peur de l'échec, ou de ce sentiment paralysant de ne pas être à la hauteur.
Vous avez beau avoir la volonté, la destination est claire, mais impossible d'avancer. Le doute s'installe. "Et si je n'y arrivais pas ?", "Et si je n'étais pas fait pour ça ?".
Rassurez-vous, ce mur n'est pas réservé aux étudiants et aux candidats. C'est une expérience humaine universelle. Pour vous le prouver, et surtout pour vous donner les clés pour faire sauter vos propres verrous, j'ai recueilli 4 histoires. Quatre profils, quatre murs différents, et quatre stratégies victorieuses.
Leurs batailles se sont jouées dans le monde professionnel, mais vous allez voir, leur écho résonnera puissamment avec les défis que vous rencontrez aujourd'hui. Et si leurs stratégies pouvaient devenir les vôtres ?
1. Chloé : La reconversion ou la peur de quitter la cage dorée
Le Profil : Chloé, 34 ans, avocate d'affaires dans un grand cabinet parisien. Salaire confortable, statut social valorisant, une voie toute tracée vers le succès. Le rêve, sur le papier. Mais à l'intérieur, un vide grandissant. Chaque matin, la boule au ventre. Son rêve à elle n'avait rien à voir avec le droit des fusions-acquisitions ; il sentait la farine et le chocolat chaud. Elle voulait devenir cheffe pâtissière.
Le Mur : La peur du jugement et de l'inconnu. "Comment ça, tu vas tout plaquer pour faire des gâteaux ?", "Tu te rends compte du salaire que tu vas perdre ?", "C'est un caprice !". Son mur était bâti avec les briques de la pression sociale, de la sécurité financière et de la peur de l'échec monumental. C'était sauter sans parachute.
Comment elle a surmonté ça ? La stratégie des "micro-pas". Plutôt que de tout plaquer sur un coup de tête (ce qui aurait renforcé sa peur), Chloé a déconstruit son mur brique par brique.
Étape 1 : Le test. Elle s'est inscrite à des cours du soir en pâtisserie. Pas d'engagement majeur, juste pour "voir". Cela lui a permis de confronter son fantasme à la réalité du métier.
Étape 2 : L'immersion. Elle a utilisé ses RTT pour faire des stages d'observation d'une journée dans des boulangeries. Elle a posé des questions, a observé le rythme, les contraintes.
Étape 3 : La validation. Elle a créé un compte Instagram où elle postait ses créations du week-end. Les retours positifs et les premières petites commandes de son entourage ont été un immense boost de confiance.
Étape 4 : Le plan financier. Pendant un an, elle a mis de côté une somme conséquente pour financer son CAP et vivre pendant la transition.
En avançant par micro-pas, elle n'a pas sauté dans le vide. Elle a construit un escalier, marche après marche. La grande décision finale n'était plus terrifiante, elle était devenue l'aboutissement logique d'un processus maîtrisé.
Pour vous, candidat(e) : Votre syllabus de concours est votre "reconversion". Ne le regardez pas comme une montagne infranchissable. Découpez-le en micro-chapitres, en fiches, en exercices. Chaque fiche terminée est une marche de votre escalier.
Si cela vous intéresse, je vous propose un livre très instructif sur la reconversion professionnelle qui pourra peut être vous inspirer.
2. Marc : L'évolution interne et le syndrome de l'imposteur
Le Profil : Marc, 42 ans, excellent technicien dans une entreprise industrielle. Reconnu par tous pour son expertise. Quand son chef de service est parti à la retraite, on lui a logiquement proposé le poste : devenir manager de son équipe, de ses anciens collègues.
Le Mur : Le syndrome de l'imposteur. Marc était terrifié. "Je suis un bon technicien, pas un manager. Qui suis-je pour leur donner des ordres ? Ils vont voir que je suis un imposteur, que je ne sais pas faire." Il se sentait illégitime. Cette promotion, qu'il désirait au fond, lui semblait être un costume bien trop grand pour lui.
Comment il a surmonté ça ? Le duo "mentorat & compétences ciblées". Marc a eu l'intelligence de ne pas rester seul avec ses doutes.
Le mentorat : Il a sollicité un autre chef de service qu'il respectait et lui a exposé franchement ses craintes. Ce manager plus expérimenté l'a rassuré : "Personne ne naît manager. J'avais les mêmes peurs que toi." Il l'a conseillé, lui a partagé ses propres erreurs et lui a servi de caisse de résonance pendant les premiers mois.
Les compétences ciblées : Au lieu de vouloir devenir un "manager parfait" instantanément, il a identifié ses plus grosses lacunes. La première : l'animation de réunion. Il a demandé à sa DRH une formation courte et très pratique sur ce sujet précis. Puis, il s'est formé à la conduite d'entretiens individuels. Il a comblé ses faiblesses une par une.
En cherchant de l'aide et en se concentrant sur des compétences précises plutôt que sur une identité vague ("être un bon manager"), il a gagné en confiance et en légitimité, d'abord à ses propres yeux, puis aux yeux de son équipe.
Pour vous, candidat(e) : Le syndrome de l'imposteur vous guette avant un oral ou en vous comparant aux autres. Identifiez une faiblesse précise (la gestion du temps, la méthodologie de la dissertation, la prise de parole) et travaillez-la spécifiquement. Demandez de l'aide à un professeur, un tuteur ou un camarade plus avancé. Vous n'êtes pas un "mauvais candidat", vous avez juste des points à améliorer, comme tout le monde.
3. Léa : La peur de la page blanche ou la paralysie du perfectionniste
Le Profil : Léa, 28 ans, rédactrice web. Elle doit produire un livre blanc de 50 pages pour un client important. Un projet stratégique, à forte valeur ajoutée.
Le Mur : La page blanche. Chaque fois qu'elle ouvrait son document Word, l'angoisse montait. Le curseur clignotait, moqueur. Elle savait ce qu'elle devait faire, mais la tâche lui paraissait si colossale et l'exigence de qualité si haute qu'elle était paralysée. Le perfectionnisme se transformait en procrastination. Elle passait ses journées à "faire des recherches", à ranger son bureau, à tout faire sauf écrire le premier mot.
Comment elle a surmonté ça ? Les rituels et la "permission d'être nul". Léa a compris qu'elle devait combattre le symptôme (ne pas écrire) en s'attaquant à la cause (le perfectionnisme).
La technique Pomodoro : Elle a réglé un minuteur sur 25 minutes. Pendant ce laps de temps, son seul objectif était d'écrire, sans s'arrêter, sans se corriger, sans juger. Après 25 minutes, 5 minutes de pause obligatoire. Cette technique simple a transformé une montagne de 50 pages en une série de sprints gérables.
Le "shitty first draft" (Le premier jet pourri) : Elle s'est donné l'autorisation explicite d'écrire une première version absolument nulle. L'objectif n'était pas la qualité, mais la quantité. Mettre des idées sur le papier, même dans le désordre, même mal formulées. Car, comme le disent les écrivains, "on ne peut pas corriger une page blanche". Une fois ce premier jet terminé, l'angoisse avait disparu. Elle avait de la matière à sculpter.
Le rituel : Elle a sanctuarisé son début de matinée. Même tasse de thé, même playlist de musique instrumentale, téléphone en mode avion. Ce rituel signalait à son cerveau : "OK, maintenant, c'est le moment d'écrire, et rien d'autre."
Pour vous, candidat(e) : Cette dissertation, ce commentaire d'arrêt, ce premier plan de révision... Ne visez pas la perfection du premier coup. Lancez-vous ! Jetez vos idées sur un brouillon, même si elles vous semblent stupides. Structurez, organisez et améliorez ensuite. Un plan imparfait est infiniment plus utile qu'une feuille blanche.
4. Samir : rebondir après l'échec total
Le Profil : Samir, 38 ans, entrepreneur. Il a monté sa première start-up avec passion, a levé des fonds, a embauché une équipe. Deux ans plus tard, c'est le dépôt de bilan. Un échec cuisant, public et personnel.
Le Mur : La honte et la perte de confiance. Samir se sentait anéanti. Le mur n'était pas devant lui, il avait l'impression de s'être écrasé dedans. Comment se relever ? Comment faire à nouveau confiance à son jugement ? Comment affronter le regard des autres ?
Comment il a surmonté ça ? L'analyse à froid et le recadrage.
Le débriefing analytique : Au lieu de ruminer son échec, il l'a traité comme une étude de cas. Il a listé, sans émotion, toutes les raisons qui ont mené à la faillite : erreur de marché, mauvaise gestion de la trésorerie, tensions dans l'équipe... Il a contacté ses anciens investisseurs et collaborateurs pour leur demander un feedback honnête. C'était douloureux, mais incroyablement instructif.
Le recadrage : Il a consciemment changé le récit de son histoire. Ce n'était plus "j'ai lamentablement échoué". C'est devenu "j'ai suivi le MBA le plus cher et le plus intense qui soit". Cet échec était devenu son plus grand atout, une expérience de terrain inestimable que personne ne pourrait lui enlever.
Fort de cette analyse et de ce nouveau récit, il a pu se présenter à des investisseurs pour son second projet, non pas comme un "loser", mais comme un entrepreneur aguerri, qui a appris de ses erreurs. Et il a réussi.
Pour vous, candidat(e) : Vous allez peut-être rater un examen blanc, ou même le concours une première fois. C'est dur. Mais c'est une opportunité. Analysez pourquoi : une impasse sur un sujet clé ? Une mauvaise gestion du stress ? Une méthodologie à revoir ? Cet "échec" est une mine d'informations pour réussir la prochaine fois. C'est une répétition générale, pas la première du spectacle.
N'hésitez pas à consulter la boite à outils pour mieux gérer son stress. Il s'agit d'une compétence qui peut s'acquérir en s'en donnant les moyens.
Lequel de ces profils résonne en vous ?
Ces quatre histoires, bien que différentes, partagent un secret : la victoire ne s'est pas jouée sur un coup de génie, mais sur un processus. Décomposer, demander de l'aide, se donner la permission d'être imparfait, et apprendre de ses erreurs.
Le mur qui vous fait face aujourd'hui dans vos révisions n'est pas si différent de celui de Chloé, Marc, Léa ou Samir. Votre arène est une salle d'examen, la leur était un bureau ou un atelier, mais le combat intérieur est le même.
Alors, la prochaine fois que vous sentirez ce mur invisible se dresser devant vous, repensez à eux. Repensez aux micro-pas, au mentorat, au premier jet imparfait et au pouvoir de l'analyse. Vous avez en vous tout ce qu'il faut pour construire votre propre stratégie et faire sauter les verrous.
Maintenant, c'est à vous. Dites-moi dans les commentaires : Lequel de ces profils vous ressemble le plus en ce moment ?