• Aug 11, 2025

La méthode infaillible pour une introduction parfaite (Spécial Concours et Examens)

Une introduction en entonnoir est une introduction parfaite

Le curseur clignote sur la page blanche. Le sujet est là, sous vos yeux, mais une angoisse monte : par où commencer ?

Cette peur de la première phrase, vous la connaissez bien.

Dans le cadre d'un concours, elle est décuplée. Car vous le savez, l'introduction n'est pas qu'un simple paragraphe de départ. C'est votre carte de visite, la première impression que vous laissez à un correcteur qui lira des dizaines, voire des centaines de copies.

Une introduction ratée, et c'est tout votre devoir qui part avec un handicap. Une introduction brillante, et vous captez immédiatement la bienveillance de votre lecteur. Il se dit : "Voilà quelqu'un qui a compris le sujet et qui sait où il va."

Alors, comment transformer cette épreuve redoutée en une arme stratégique ? Oubliez l'improvisation.

Il existe une méthode, une structure quasi universelle qui a fait ses preuves. Une approche qui, une fois maîtrisée, devient un automatisme rassurant. Aujourd'hui, je vous livre non pas une simple astuce, mais une véritable feuille de route pour construire, à chaque fois, une introduction parfaite.

Pourquoi l'introduction est-elle si cruciale dans un concours ?

Avant de plonger dans la méthode, comprenons bien les enjeux. Contrairement à un article de blog ou un roman, une copie de concours est évaluée selon des critères précis. L'introduction remplit trois fonctions stratégiques :

  1. Elle prouve votre compréhension : C'est ici que vous montrez que vous avez analysé le sujet dans toutes ses nuances, que vous en avez saisi les termes clés et les non-dits.

  2. Elle démontre votre rigueur intellectuelle : La structure de votre introduction est le reflet de la structure de votre pensée. Un propos clair, logique et problématisé rassure immédiatement le correcteur sur la qualité de votre raisonnement.

  3. Elle est un contrat de lecture : En annonçant votre plan, vous passez un pacte avec le correcteur. Vous lui dites : "Voici le chemin que nous allons suivre ensemble." S'il est clair et pertinent, il vous suivra avec confiance.

Vous l'aurez compris, chaque mot compte. Alors, comment s'y prendre concrètement ?

La méthode de l'entonnoir en 4 étapes : votre formule pour une introduction parfaite

Visualisez un entonnoir. Vous partez de l'idée la plus large pour arriver, de manière logique et fluide, au cœur précis de votre sujet. C'est exactement ce que nous allons faire.

J'ai décomposé cette méthode en quatre étapes simples à mémoriser.

Étape 1 : L'accroche – capter l'attention dès la première phrase

L'objectif est d'entrer dans le sujet de manière pertinente et originale, sans tomber dans le cliché.

Fuyez comme la peste les "De tout temps..." ou "Depuis la nuit des temps...". Soyez précis et percutant. Voici quelques types d'accroches efficaces :

  • L'accroche historique : Un événement ou une date clé en lien avec le sujet. Exemple, pour un sujet sur la laïcité : "La loi de 1905 séparant les Églises et l'État a marqué un tournant majeur dans la conception de la sphère publique en France..."

  • L'accroche par une citation : Si vous en avez une pertinente et que vous connaissez son auteur. Attention, elle doit être courte et parfaitement adaptée. Exemple, pour un sujet sur la justice : "Nul n'est censé ignorer la loi", cet adage séculaire pose le fondement du contrat social mais interroge sur son accessibilité réelle pour tous les citoyens."

  • L'accroche par un chiffre ou un fait marquant : Une statistique issue d'un rapport officiel (INSEE, Cour des comptes...) peut être très puissante. Exemple, pour un sujet sur la transformation numérique de l'État : "En 2024, plus de 250 démarches administratives essentielles sont accessibles en ligne, illustrant une accélération sans précédent de la dématérialisation des services publics..."

  • L'accroche par le paradoxe : Mettre en lumière une contradiction apparente pour piquer la curiosité. Exemple, pour un sujet sur la décentralisation : "Alors que la France est historiquement l'un des États les plus centralisés d'Europe, jamais les collectivités territoriales n'ont disposé d'autant de compétences qu'aujourd'hui..."

Étape 2 : Définition des termes et délimitation du sujet

Une fois l'attention captée, il faut poser le cadre. C'est l'étape de la rigueur. Vous devez définir les mots-clés du sujet. Si le sujet est "La place du service public dans les territoires ruraux", il faut définir ce que l'on entend par "service public" (missions régaliennes, services sociaux, etc. ?) et "territoires ruraux" (quels critères ?).

Les sujets sur le service public sont d'ailleurs très fréquents. Je vous invite à approfondir vos connaissances en vous aidant d'ouvrages comme celui-ci par exemple.

C'est aussi ici que vous devez délimiter le champ de votre analyse. C'est ce qu'on appelle la délimitation spatio-temporelle. Parlez-vous de la France ? Depuis quelle période ? Depuis la dernière grande loi de décentralisation ? Depuis la crise du Covid-19 ? Le préciser montre que vous ne traitez pas le sujet "hors-sol".

Étape 3 : La problématique – Le cœur de votre devoir

C'est l'étape la plus délicate, mais aussi la plus valorisée. Une problématique n'est PAS la simple reformulation du sujet sous forme de question. C'est la mise en tension du sujet. C'est le paradoxe, le débat, l'enjeu que vous avez identifié et que votre devoir va s'efforcer de résoudre.

Pour la trouver, demandez vous : Pourquoi ce sujet se pose-t-il aujourd'hui ? Quelle est la tension sous-jacente ? Quel est le débat ?

  • Sujet : "Le télétravail dans la fonction publique"

  • Question simple (à éviter) : "Quelle est la place du télétravail dans la fonction publique ?"

  • Problématique (plus forte) : "Alors que le télétravail s'est imposé comme une modalité d'organisation efficace, comment la fonction publique peut-elle le pérenniser pour en faire un levier de modernisation et d'attractivité, tout en garantissant la continuité du service public et l'égalité de traitement entre les agents ?"

Vous voyez la différence ? La problématique soulève un défi, un dilemme à résoudre.

Étape 4 : L'annonce du plan – Guider votre correcteur

C'est la conclusion de votre introduction. Elle doit être fluide et élégante. Évitez les formules lourdes comme "Dans une première partie, nous verrons... Puis, dans une deuxième partie, nous étudierons...".

Préférez des formulations plus intégrées :

  • Pour un plan en 2 parties : "Après avoir analysé les facteurs qui expliquent ce phénomène (I), il conviendra d'en étudier les conséquences et les perspectives d'évolution (II)."

  • Pour un plan en 3 parties : "S'il est essentiel de comprendre les origines de cette transformation (I), il est tout aussi crucial d'en mesurer les impacts actuels (II), afin de pouvoir esquisser les adaptations nécessaires pour l'avenir (III)."

Votre annonce de plan doit être le reflet exact de la structure que vous allez suivre. C'est un engagement que vous devez tenir.

Et la créativité dans tout ça ?

Certains pourraient voir cette méthode comme un carcan rigide qui briderait la créativité. C'est une fausse querelle. Dans le cadre très normé d'un concours, la structure n'est pas l'ennemie de l'originalité. Au contraire, elle est le socle qui vous permet de la déployer en toute sécurité.

Votre créativité et votre intelligence du sujet ne s'exprimeront pas en réinventant la forme de l'introduction, mais dans la qualité de votre accroche, la finesse de votre problématique et la pertinence de vos exemples tout au long de votre devoir.

Conclusion : De la peur à la maîtrise

L'introduction parfaite n'est pas le fruit d'un éclair de génie, mais le résultat d'une méthode maîtrisée. En appliquant systématiquement cette structure en entonnoir (Accroche -> Définition/Délimitation -> Problématique -> Annonce du plan), vous transformez une source d'angoisse en un puissant outil stratégique.

Cette compétence va bien au-delà des portes de la salle d'examen. Savoir structurer une pensée, la présenter de manière claire et convaincante est une qualité indispensable dans toute carrière, notamment dans la fonction publique où la rédaction de notes et de rapports est un exercice quotidien. Alors, entraînez-vous. Prenez d'anciens sujets et ne rédigez que les introductions. Petit à petit, la méthode deviendra une seconde nature.

Et vous, quelle est votre plus grande difficulté lorsque vous rédigez une introduction ? Partagez vos expériences et vos questions en commentaire !

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